Le dernier Macumba de France, situé sur la zone commerciale d’Englos, tire sa révérence. L’établissement vient d’être vendu. L’annonce sonne comme une déflagration. Fermeture définitive le week-end des 22 et 23 février. « Nous partons la tête haute », lâche le directeur…
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Ouvert depuis 1975, le dernier représentant des clubs mythiques, avec leur design si particulier et leur salle centrale toute ronde, situé à Englos, dans le Nord, va fermer ses portes en février. Le patron et fondateur prend sa retraite, et n'a pas trouvé de repreneur. Une page qui se tourne et qui laisse forcément la place à beaucoup de nostalgie.
"Vendre un fonds de commerce de discothèque aujourd'hui, c'est de plus en plus rare"
Depuis 10 ans, Jimmy fréquente le Macumba d'Englos dès qu'il en a l'occasion : "Moi c'était ma deuxième maison, mon QG." Cet habitant de Lomme, dans la métropole lilloise, ne loupait pour rien au monde "tous les trois mois, les soirées années 90-2000. Il y a eu Larusso, il y a eu Tragédie." Des soirées à thème et des nuits endiablées qui ont longtemps fait le succès des clubs Macumba.
Des dancings, à leur origine dans les années 60, devenus cette grosse chaîne, qui a compté jusqu'à 23 établissements dans les années 70 et 80. Pile l'époque où Jean-Pierre Mader, un habitué, écrit son grand succès. "C'est une histoire de 60 ans, ça fait partie du langage familier des Français. Se dire que c'est le dernier qui disparaît, ça fait quelque chose", regrette Dimitri Derepas, le directeur d'exploitation du Macumba d'Englos.
"L'établissement se porte bien mais vendre un fonds de commerce de discothèque aujourd'hui, surtout dans des gros établissements comme ça d'époque, c'est de plus en plus rare. Aujourd'hui, ce sont plus des établissements qui ouvrent plus tôt, qui ferment aussi plus tôt, des établissements de centre-ville", constate Dimitri Derepas. Le modèle du Macumba, basé en périphérie, un peu sur le modèle des hypermarchés n'attire pas les repreneurs.
Une pétition lancée
D'autant que depuis le Covid, les banques ne prêtent plus au monde de la nuit, qui s'est beaucoup endetté, alerte le syndicat des discothèques. Il appelle les pouvoirs publics à se saisir du problème, pour que le tube Macumba continue de résonner au milieu des boules à facettes.
Certains amateurs n'ont toutefois pas dit leur dernier mot : une pétition a été lancée par une habituée du Macumba, Ludivine, pour trouver un repreneur. "Cher repreneur pensez à nous tous, on y tient à notre éternel Macumba-Lille, il est unique et c’est le dernier ! Nous voulons tous continuer à y aller, danser et fêter ses 50 ans cette année aussi. Faites-nous ce cadeau qui nous tient tellement à cœur s’il vous plaît. Cet établissement est le dernier existant et un symbole emblématique pour toutes les personnes qui s’y sont rendues !", peut-on lire sur le site de la pétition, qui a déjà recueilli 8 000 signatures.
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